Cette locution anglaise peut se traduire en français par empilement de mises au point. Existant sous de nombreuses autres appellations, c’est un procédé consistant à combiner plusieurs images dont le plan focal varie, pour donner une image avec une plus grande profondeur de champ qu’avec une image individuelle. On obtient ainsi des images qui seraient physiquement impossibles à réaliser avec des moyens photographiques classiques. Il est particulièrement bien adapté à la photographie numérique, et aux situations où une image individuelle a une très courte profondeur de champ, comme en macrophotographie et photomicrographie. Des techniques alternatives d’obtention d’image avec une grande profondeur de champ existent, notamment la photographie par encodage de front d’onde ou encore la photographie plénoptique.
La première étape du focus stacking est l’acquisition d’images du sujet à différents plans focaux.
On peut le faire en modifiant légèrement la mise au point entre chaque prise de vue :
- soit manuellement,
- soit si l’objectif utilisé est autofocus à l’aide d’un programme tel que Magic Lantern (gratuit, pour certains appareils Canon), ou Helicon Remote (pour les appareils Canon et Nikon). Cette technique est peu adaptée aux taux d’agrandissement supérieurs à x1, compte tenu du manque de précision en mise au point manuelle, et de la rareté des objectifs à mise au point autofocus adaptés,
- soit on peut le faire en modifiant la distance au sujet en plaçant l’appareil photo sur une platine coulissante. Si le taux d’agrandissement est important, cette platine devra être micrométrique. Il existe aussi des platines motorisées programmables spécialement adaptées à cet usage.
La deuxième étape consiste à “empiler” les images obtenues en privilégiant les zones nettes. Elle pourrait se faire en utilisant les techniques de tirage en argentique, mais est réalisée aujourd’hui numériquement en post-traitement. La sélection de ces zones peut se faire manuellement dans un logiciel de traitement d’image, ainsi que leur compilation. Il existe également des programmes dédiés (parfois eux-mêmes inclus dans un logiciel de traitement d’image…), qui détectent les régions nettes de chaque image (par exemple par détection de contours ou par analyse harmonique ) et les fusionnent, automatiquement.
Habituellement la profondeur de champ est augmentée en réduisant l’ouverture relative (en travaillant par exemple à f/22). Mais cette méthode dégrade le piqué de l’image obtenue à cause de la diffraction. Le focus stacking permet non seulement d’augmenter la profondeur de champ (équivalente à ce qu’on obtiendrait en travaillant par exemple à f/128 !), mais en plus de profiter de l’ouverture optimale en termes de piqué de l’objectif (par exemple f/5.6).
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2 Commentaires
FFU • 25 août 2016
Bonjour,
C'est très intéressant comme article, merci. M.
JeanLouis • 3 septembre 2016
Bonjour, pas de quoi avec plaisir.
Aimeriez-vous partager vos pensées ?